Empreinte environnementale des systèmes numériques et gouvernance territoriale
Comprendre les effets environnementaux des infrastructures numériques dans les zones urbaines et leurs politiques de transition écologique.
Ce rapport a été élaboré à la demande d’Antoine Courmont de la Chaire “Villes et Numérique” de Sciences Po Paris.
Contexte
Ce qu’on appelle aujourd’hui le « numérique » convoque en réalité une pluralité de projets, d’infrastructures, de modèles économiques, de confrontations politiques et commerciales, de zones d’influence culturelle et d’offres de service. Le projet d’un GAFAM1 a finalement peu à voir avec le projet du réseau informatique de recherche RENATER ou le projet de Wikipédia. Peut-on alors concrètement les associer et les manipuler sous le même terme ? Cette pluralité nous amènera tout au long de ce rapport à décrire « des numériques », c’est-à-dire des projets, des infrastructures et des services, spécifiques à une pluralité de contextes sociaux, culturels, écologiques, économiques, industriels et politiques. Ainsi, ces « numériques » ne peuvent pas être étudiés en isolation, mais doivent être replacés et décrits au sein des environnements dans lesquels les technologies se déploient. Cet exercice de description est d’autant plus nécessaire alors que s’accentue la crise écologique. Cette nouvelle donne modifie durablement les conditions matérielles et les conditions de vie sur lesquelles a reposé le secteur numérique et son expression dans les territoires, ainsi que les communautés et les secteurs eux-mêmes affectés par la transformation globale en cours.
Le présent rapport tente de saisir ces numériques par leur composante environnementale, c’est-à-dire les conditions matérielles (flux de matières et d’énergie) et environnementales (stabilité écologique, écosystèmes exploitables, pollutions, transitions écologique et énergétique) nécessaires à la production, à l’usage et au maintien de systèmes numériques inscrits dans les contraintes d’un territoire. De la mesure de l’empreinte environnementale de ces systèmes à leur mise en perspective dans une multitude d’échelles territoriales (État, industrie, ville, périphérie, village), ce rapport brossera donc une première image des connaissances actuelles et des perspectives de recherche pour mieux comprendre l’impact environnemental des systèmes numériques et leur influence sur la gouvernance territoriale.
